Le cimetière de la Madeleine à Amiens fait parti de ses nouveaux cimetières extra-muros créés au début du 19eme siécle pour remplacer les cimetieres paroissaux devenus insalubres.
La ville en comptait 12 qui furent fermés progressivement. Le cimetière Saint-Denis fut ainsi transformé en square sur l'actuelle place René Goblet.
Le nouveau cimetière prit place sur une ancienne leproserie "La Maladrerie de la Madeleine" où fut aussi soigné les malades de la peste. On y planta énormement d'arbres et de végetations au milieu des vallons et des coteaux en vue de créer un jardin à l'anglaise propice à la promenade. Cet amenagement fut conçu par l'architecte François-Auguste Cheussey.
Il ouvrit en 1817, suivie de deux agrandissements en 1827 et 1873.
Le cimetière s'étend sur 18 hectares et comprend environs 10 000 sépultures qui refletent le passé bourgeois de la vie avec ses nombreuses chapelles et monuments.
Ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme le Père Lachaise d'Amiens.
Il fut d'ailleurs classé monument historique en 1995.
L'espace est organisé en ilots appelé plaines portant des noms d'oiseaux ou d'arbres ( plaines des noisetiers, des corneilles, des mésanges...).
Les allées, elles, portent des noms de fleurs (allées des angéliques, des pâquerettes, des crocus...).
Aujourd'hui l'espace est très sauvage ce qui renforce son aspect romantique.
C'est aussi un paradis pour la biodiversité avec ses differentes variétés d'arbres et la présence de nombreux oiseaux ( mésanges, pouillots, fauvettes, et merles à plastron) et animaux ( chevreuils compris ).
La ville oeuvre d'ailleurs en ce sens avec de nouveaux projets d'amenagement visant à réduire la part de bitume et en vegetalisant les espaces plus récents qui manquent cruellement de verdure.
A noter qu'une allée plantée d'ifs en 1811 a été labellisé « Arbres remarquables de France » en 2018.
L'association Les Amis de La Madeleine oeuvre à sa préservation depuis 1985.
La tombe la plus mémorable est sans conteste celle de Jules Verne
qui est un peu cachée (pas toujours facile de la trouver et le nouvel
amenagement cherche à corriger ce soucis pour les visiteurs).
Le célèbre écrivain a vécu à Amiens où on peut aujourd'hui visiter sa maison devenue musée.
Sa tombe, symbole de la résurection, le représente sortant de sa tombe à la recherche de la lumière. Elle s'intitule Vers l’Immortalité et l’Éternelle Jeunesse et est l'oeuvre du sculpteur Albert Roze.
Le cimetière possède de vastes chemins qui donnent la sensation d'être dans une forêt.
Le carré des "Croix Noires" est assez émouvant.
Il
regroupe les victimes civiles des bombardements pendant la Seconde
Guerre Mondiale en 1940 et en 1944. Ils sont enterrés sous près de 250
croix en chêne noir, à la manière d'un cimetière militaire.
Cela fait quelque chose de voir des dates ce multiplier sous ses yeux, témoignant de l'ampleur du désastre.
Sur une tombe une panthére en peluche.
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