Cimitero di San Michele / Venise / Italie



A Venise se trouve le cimitero di San Michele, une île cimetière où le passé et le présent se mêlent étrangement.
Son origine remonte à 1804 quand Napoléon,  alors à la tête de son grand "royaume" européen, décide,  pour des raisons d'hygiène, de créer des cimetières à l'extérieur des grandes villes en remplacement des cimetières intra-muraux autour des églises. Ce sera notamment le cas à Paris avec le Père-Lachaise ou encore à Lyon avec le cimetière de Loyasse (liste non exhaustive...)
L'île de San Cristoforo della Pace est réquisitionnée à cette occasion et les inhumations hors de la ville commenceront.
On décida par la suite d'agrandir le lieu en le rattachant à l'île de San Michele qui n'était séparé que par un canal qui fut comblé avec difficulté. 
On confia l'aménagement et l'harmonisation du lieu à l'architecte Gian Antonio Selva connu pour sa création du théâtre La Fenice à Venise. 
L'île ainsi créée et qui garda le nom de San Michele fut entourée de hauts murs en briques et ornée de nombreux cyprès devenus aujourd'hui majestueux.
L'intérieur fut divisé en "recinto", des enclos destinés aux différentes religions, eux-mêmes cernés par des murs. On retrouve des carrés catholiques,  orthodoxes et évangélistes. 

Le carré orthodoxe est celui laissé à l'état le plus sauvage avec probablement le moins d'entretien, il peut rappeler à cet égard les cimetières londoniens. Les tombes y sont assez anciennes et de nombreux étrangers y sont enterrés.

Dans la grande allée centrale on retrouve une vaste pelouse où se trouvent les tombes les plus récentes, le plus souvent en marbre. L'atmosphère y est reposante et on sent que les sépultures sont souvent visitées et entretenues. Une musique de Noël est même arrivée jusqu'à nos oreilles. Elle venait d'une carte de vœux mise sous plastique et posée sur une des pierres tombales (nous étions à Venise en décembre). Les arbres de Noël n'étaient pas rares non plus.

A un autre endroit on peut apercevoir des grands blocs constitués de différentes cases nominatives. A première vue cela ressemble à des columbariums géants mais j'ai lu qu'il s'agissait en fait d'ossuaires où sont déposés à la fin des concessions les ossements des défunts. Le nombre et la taille de ces constructions sont assez impressionnants.

Pour arriver sur l'île il faut prendre le vaporetto qui vous dépose à côté de l'église de San Michele in Isola datant de la fin du 15eme siècle (il y a aussi la petite église de San Cristoforo plus loin).
Là on découvre une particularité de ce cimetière : ses galeries en arc de cercle ou reposent sur les murs différents monuments.  C'est une image assez marquante du lieu et qui nous ramène à l'atmosphère du 19ème siècle. 

Il ne faut pas non plus oublier dans le même esprit l'entrée majestueuse réservés aux défunts qui arrivent par bateaux et gondoles. Elle se trouve au bout de l'allée centrale et offre une magnifique vue sur Venise. J'avais trouvé la vision de l'endroit extraordinaire avec la lumière dorée et déclinante de ce jour d'hiver.

Pour l'anecdote j'ai découvert qu'il y avait une tradition, abandonnée dans les années 50, d'installer un pont flottant entre Venise et cette entrée pour permettre aux familles de venir à pieds pendant la Toussaint.
Le pont fût réinstallé pour la première fois en 2019.

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